
Pendant ce bizarre printemps 2020, j’ai continué de prendre des photos même si mon décor était devenu, comme pour tout le monde, considérablement restreint. J’ai photographié les nouveautés apparues dans la ville, les marquages au sol et autres affiches, les aiguillages pour entrer par ici et sortir par là-bas.
J’ai cherché à documenter leur pérennisation : au début c’était la démerde, les messages des commerçants se lisaient sur des feuilles A4 scotchées sur la vitrine, des cartons, des ardoises, on pouvait voir des chaises scotchées ensemble pour délimiter un couloir de passage. On se disait qu’on vivait un moment complètement inédit, on applaudissait les soignant.e.s tous les soirs à 20h, on se demandait quand tout ça allait “se terminer”.
Et puis bien sûr, ça ne s’est pas terminé du tout, ça s’est effiloché interminablement, celles et ceux qui avaient arrêté sont retourné.e.s bosser, mais en restant un peu sur le qui-vive, on a gardé les masques mais viré les applaudissements, de nouveaux sujets de colère ont légitimement occupé notre attention, bref l’épidémie est devenue une part de nos vies. Et les grandes enseignes se sont dotées d’une communication adéquate, des graphistes ont fait de jolies pancartes avec des pictogrammes et des slogans, comme chez Carrefour ce mystérieux “on ne s’embrasse pas, mais le gel y est” qui hante toutes mes nuits depuis que je l’ai lu.










Pendant la même période, j’ai aussi pris en photo quelques banderoles.
Photos prises entre mars et mai 2020, à Montreuil.